
Libérez les arbres fruitiers !

Qui suis-je ?
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Je me présente, je m’appelle Julos .
Toute ressemblance avec des personnages ayant déjà vécu est purement fortuite. Je suis équipé de 210 os creux et de 455 muscles, quand je souris je fais travailler 14 muscles, je suis également équipé de 500 milliards de cellules. Je vis en compagnie de 9 milliards de femmes et d’hommes, j’espère que je n’ai oublié personne, à bord du vaisseau spatial terre. J’habite de temps en temps au 2 rue des brasseries à 1320 Tourinnes la grosse, longitude 4 degrés 44 minutes 55 secondes, latitude 50 degrés 46 minutes 45 secondes en Brabant, Wallonie, Belgique. Les rayons du soleil, quand il y en a, mettent 8 minutes pour me parvenir.
Dites le saviez vous ?
Je suis descendu du ventre de ma mère un 27 de juin en 1936, je suis d’un autre siècle et en secret j’espère vivre encore longtemps tant que l’Univers persiste. Je marche à petits pas dans la blanche lumière qui me transperce encore et le corps et l’esprit, j’espère rebondir chaque jour davantage, garder ma mémoire fraîche comme le cœur d’un fruit.
Vous savez tout sur moi maintenant.
Julos
Aux Amis du blog,
Je profite de ces échanges de caresses et de baisers pour dire à tous que ….
Claude et moi avons été très touchés par vos condoléances et toutes les marques de sympathie que vous nous avez témoignées lors du décès de Maman.
Qu’il est bon de se sentir aussi soutenus dans des moments pareils.
Etienne
(Merci à toi Julos d’avoir relaté cet évènement accompagné d’une belle photo)
Céramique de Stéphane Terlinden
visible à la ferme d’Agbiermont
à Nodebais Brabant Belgique
La maman d’Etienne Duchateau, le mari de Claude Duchateau,
est partie sur la pointe des pieds,
ce mercredi 17 novembre à l’âge de 95 ans.
Elle s’appelle Yasmine
Elle va juste sur ses 6 ans,
Elle entend son papa raper, raper tout le temps
Dans le ventre de sa maman
Elle tendait l’oreille pour écouter
Pour écouter, pour écouter pour écouter
son papa raper raper raper raper
Elle connaît par coeur tout ce qu’il chante, tout ce qu’il écrit
Elle zonzonne des chansons qu’elle a elle-même inventées
Et quand elle les chante à son papa
C’est juste pour l’inspirer
Yasmine est la muse de Manza
Elle s’amuse à jouer de sa p’tite voix
Manza l’écoute
Quand tu ne seras plus une gamine
quand tu ne seras plus une gamine, Yasmine
Que veux-tu devenir? Que veux-tu devenir?
Je serai une rapeuse comme toi mon papa
Quand je serai grande c’est ça que je fera
Longue, longue vie à la muse de Manza.
« Ma fleur au bout du fil »
Un seul de tes sourires suffit à faire éclater tous mes verrous
Jusqu’au bout de moi-même, tu resteras mon petit bout que j’aime
Et ce, même si après coups, les jours défilent trop flous
Et ne se ressemblent plus du tout…
Au bout du compte, c’est tout de même,
La fin d’un tout qui a justifié tous ces comptes à rebours entre nous-mêmes
Et je t’avoue quand même qu’un week-end sur deux à tes côtés
Ça malmène tellement que j’en vois trop vite venir le bout,
Désormais y’a comme un trop peu de toi dans mon beaucoup…
C’est vrai, tout va trop vite,
Depuis que leurs lois ont décidé de nos rendez-vous !
Et comme pour réussir à joindre nos deux bouts
J’ai plus qu’un numéro de portable, un tas de dessins et des mots doux…
À l’intérieur de mes remous, un peu de partout,
Ça pleure de toi, esquisse un sourire malgré tout,
Quand tu t en vas…
Au diable les calendriers,
Un week-end sur deux, je te vis et même pas à moitié
Alors qu’en vérité, t’es bien plus que ma moitié.
Carrément le continent de mes îles à en oublier
Même que je marche sur des bouts de fil
En fait, suffit que je te vois battre des cils
Et d’un coup de fil, je me sens battre des ailes
De cime en cimes, de ciel en ciel, comme côte à côte avec Jibril
Possible que pour elle ou il, tout ça parait si puéril
Mais divorcer m’a comme projeté à mille bornes de toi
Alors qu’on vit pourtant dans la même ville
Même si c’est plus vraiment sous le même toit…
Ma foi, j’encaisse la sentence, rase les murs de ma souffrance
Comme pour ne pas que transparaissent les fissures de ma détresse
Laissées par ton absence en mes labyrinthes de forteresses…
À chaque visage d’enfant que je croise,
le manque de toi m’écrase
Y’a que dans tes flammes, que ma joie s’embrase…
Et quand apparaît le dimanche soir où tu repars,
Même en mes phares, je fais que broyer du noir,
Même mon appart se remplit de vide
Vas savoir, même mon chez moi semble avoir besoin de toi,
Lui aussi se vide de vie, « Allo, ma fille ?»
Je veux qu’on me laisse tranquille !
Quand j’ai ma fleur au bout du fil…
En gros, c’est 6 jours par mois que je te vis quasi « volatile »
Et encore moins que du temps partiel,
J’ai trop de peine de ne pas voir assez tes jolies prunelles
J’aimerai tant que le ciel me tombe sur la tête
Pourvu que me prières parviennent au plus vite à l’Eternel…
Grâce auquel tu es parce que je suis plus que ton paternel
Ce qui nous lie, des liens comme soudés par un alliage sempiternel…
Refrain :
Y’a pas d’avocat pour le parti des larmes,
Et pour leurre, un jardinier pleure sa plus belle fleur
Quand t’es plus là, sur le toit de mon cœur
Il neige des flocons de sans toi…
C’est dans mes silences que je t’entends à tout va,
Et le reste du temps au bout du fil,
Dans tes pétales d’éclats, je me noie,
Ma fleur au bout du fil, ça reste toi…
Manza
La première fois que j’ai eu dans les mains un disque de Julos, je devais avoir entre dix-sept et dix-huit ans. A l’époque je cohabitais avec un grand frère – dictateur à ses heures – qui imposait à la chambrée ses choix « décoratifs », musicaux et littéraires. Avec le recul, cette initiation culturelle forcée partait sans doute d’un bon sentiment mais je ne voyais pas du tout la chose sous cet angle! Lorsque je recevais des amis, je prenais ma revanche en dénigrant les symboles fraternels. Côté musique, j’avais bien sûr l’intolérance de mon âge, critiquant tout ce qui ne correspondait pas à mon idéal stéréotypé. Une occasion en or s’offrit à moi lorsque je découvris, trônant sur la commode, un drôle de disque intitulé « Julos Beaucarne / J’ai 20 ans de chansons », sur la pochette duquel un homme aux cheveux grisonnants portait fièrement un pull arc-en-ciel: « Regarde-moi ça ! Le jour où j’écouterai ce genre de truc tu pourras dire que je suis tombé bien bas ! » lançai-je alors à un ami en ricanant.
Le week-end suivant, marqué par de nombreuses écoutes imposées, je me retrouvai comme un imbécile, presque honteux, devant ce même ami: « Euh… tu sais, tu devrais écouter ça… je t’assure, c’est vachement bien ! ».
Jolie fable que celle-ci, illustrant la bêtise engendrée par le manque d’ouverture d’esprit d’un jeune homme dont « le cul a pris la place du cerveau (…) à force de péter trop haut »!
J’étais devenu en l’espace d’un disque un fervent admirateur de Julos et cette passion ne devait jamais me quitter.
Quelques années plus tard, j’assistai, bouleversé, à mon premier spectacle de Julos: deux heures de magie pure entre rire et larmes, tendresse et révolte. Après le concert, quelle ne fut pas ma surprise en retrouvant mon artiste préféré installé dans le hall pour une séance de dédicaces devant des gens enthousiastes qui semblaient entretenir avec lui des rapports privilégiés. Etaient-ils ses amis ? Oui et non, en fait ils étaient autant ses amis que son public: des personnes rencontrées au fil d’ innombrables tournées, liens étroitement tissés depuis des décennies. J’ai réalisé ce soir là que Julos était le contraire d’une star, qu’il y avait entre son public et lui quelque chose de rare, basé sur l’échange et le respect mutuel. Je ne savais plus de Julos ou du public lequel venait à la rencontre de l’autre. Je me souviens lui avoir serré timidement la main en bafouillant maladroitement quelques compliments du style: « Je vous considère comme l’égal d’un Brel, d’un Brassens dont je suis grand amateur », compliments éminemment sincères auxquels l’intéressé réagit aussitôt par un petit rire malicieux accompagné d’une boutade, avant de reconnaître que ma gentillesse lui allait droit au coeur.
Je repartis chez moi avec sous le bras ce que je nomme encore aujourd’hui « ma Bible »: un magnifique recueil de chansons, de poèmes, de textes, d’aphorismes et d’illustrations généreusement compilés pour le plus grand bonheur des passionnés. Cette Bible s’est volatilisée depuis: l’ouvrage était si beau qu’il disparut assez rapidement de la commode sur laquelle j’aimais à le déposer comme un trophée, comme un trésor… mais un trésor n’est-il pas fait pour être partagé? Sans doute mon frère l’avait-il emprunté, sans doute par la suite l’avait-il confié à un ami… Sans doute voyage-t-elle toujours aujourd’hui cette Bible. C’est qu’une Bible, ça se transmet !
Les années passèrent. Je devins enseignant dans un collège du Pas-de-Calais. Un jour de fin d’année scolaire, on me confia un groupe d’élèves un peu dissipés. Chacun vaquait à ses occupations: dessins, révisions, bavardages. Comme toujours, difficile d’éviter quelques débordements: certains chahutaient et il fallait les rappeler à l’ordre. Je demandai à Aurore, 13 ans, de venir s’asseoir devant l’ordinateur afin d’ écouter la chanson que Julos avait créée pour nous dans le cadre d’un spectacle. L’élève fut instantanément séduite. Je lui présentai le fameux disque « J’ai 20 ans de chansons », celui-là même qui fut à l’origine de ma passion pour cet immense artiste. La réaction des autres ne se fit pas attendre: rires contenus et regards moqueurs! Un élève finit par avouer: « Vous savez, M’sieur, c’est pas vraiment le genre de musique qu’on écoute ! ».
Comme Aurore semblait réceptive je décidai de lui faire découvrir de grands classiques parmi lesquels« Le petit royaume », « Chanson pour Loulou », « Je ne songeais pas à Rose », « Lettre aux cosmonautes »,
« De mémoire de rose », j’en passe et des meilleures. Au fil des chansons je la sentais cueillie, émue, vraisemblablement sous le charme de ces petites merveilles de douceur et de poésie. L’ambiance dans la salle me semblait alors anormalement calme : je me retournai et, aussi incroyable que cela puisse paraître, constatai qu’une poignée d’élèves s’était agglomérée derrière nous dans un silence religieux! Ces adolescents, ceux-là même qui ne jurent que par le rap, la techno, le R’n B et qui rejettent tout ce qui n’est pas formaté pour leur petit univers de « fashion victim », je les surprenais – pour citer Pagnol – « en flagrant délit d’humanité », touchés en plein coeur par les petites chansons d’un « chanteur aux cheveux blancs pas franchement branché » ! La boucle était bouclée ! Décidément, on ne peut lutter contre le talent ! Chapeau bas, Monsieur Julos !
Jérôme
Julos a-t-il sa place dans un monde formaté pour le petit écran d’un téléphone portable, un micro monde qui, paradoxalement, ne semble être mu que par le « toujours plus, toujours trop » de cette société de CONsommation? La réponse est oui, de toute évidence: Julos y trouve justement sa place parce qu’il nous aide à le remettre à notre échelle d’homme et de femme, à nous rendre plus humbles. Il n’y a guère d’autre terme que ce dernier pour qualifier Julos: il est un petit artisan qui modèle avec une poignée de notes et de mots un univers singulier, capable de toucher chacun de nous au plus profond, capable de nous révéler à nous-même. Pourrait-il le faire sans humilité?
Je lui ai demandé récemment s’il était fier de son parcours: « la fierté ce n’est pas du tout ma qualité première » m’a-t-il répondu. Ce qui lui importe, je pense, c’est l’intensité avec laquelle ses chansons sont reçues par les gens. Notez bien que je n’emploie pas le terme de « public » car, la nuance est subtile, Julos chante plutôt pour les gens que nous sommes, tels que nous sommes, recherchant avec nous une relation particulière, proche de la communion. Les spectacles de Julos sont des rencontres. Chaque récital ne débute-t-il pas par des présentations, Julos allant jusqu’à inciter les spectateurs à se serrer la main, à s’embrasser? Toujours cette notion de partage chez lui: « Ce qu’on offre fleurit, ce qu’on garde pourrit ». Aujourd’hui beaucoup prennent, beaucoup vendent, mais Julos n’est pas de cette race-là !
Jérôme
Fichu foulard
Qu’on lise n’importe quel évangile
Selon St-Marc selon St-Marx
Tout commence par de la mystique
Puis suit l’massacre politique.
Refrain :
Fichu foulard, fichu foulard,
Chérie je t’adore avec ou sans tchador (bis)
Qu’on lise n’importe quel évangile
Selon Mao ou Mahomet
Tout commence par un livre rouge
Tout finit par une place rouge.
Fichu foulard, fichu foulard,
Chérie je t’adore avec ou sans tchador (bis)
Autant de chefs autant d’églises
De religions de miradors
Chacun impose sa guise
De bonne foi croit que l’autre a tort.
Fichu foulard, fichu foulard,
Chérie je t’adore avec ou sans tchador (bis)
Qui c’est qu’est fou qui c’est qu’est sage
On ne te laisse pas le choix
L’un te dit cache ton visage
L’autre te dit montre-le moi.
Fichu foulard, fichu foulard,
Chérie je t’adore avec ou sans tchador (bis)
Julos Beaucarne
CD « 9 9 99 monde neuf »