Chandeleur 2015

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Ma Loulou d’amour est partie pour le pays de l’envers du décor il y a aujourd’hui 40 ans.
Mes amis d’ici et d’ailleurs, mes amis de toujours, continuons, quoi qu’il arrive, à reboiser l’âme humaine, car malgré tout, je persiste à croire à l’amour et à l’amitié.

Julos Beaucarne le 2 février 2015

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Je suis l’homme

 

Je suis l’homme, je suis l’enfant,

Je suis la femme noire, la femme jaune, la femme blanche,

L’homme noir, l’homme jaune, l’homme blanc.

 

Je suis l’oiseau

Et le poisson et la tortue

Et le cheval qui court.

Je suis l’herbe et l’arbre.

Je suis la mer et la montagne.

 

Si je fais du mal à une partie de moi,

A l’enfant qui est en moi,

A la femme qui est en moi,

De n’importe quel pays,

De n’importe quelle couleur,

Je me fais du mal à moi-même.

 

Aussi ai-je souvent mal

A toutes ces parties de moi

Mutilées, torturées, affamées,

En quelque lieu du monde.

 

Le jour approche

Où je serai entière et entier,

Où j’aurai assumé ma féminitude,

Ma mâlitude, ma négritude, ma jaunitude.

 

Je suis l’homme, je suis l’enfant,

Je suis la femme noire, la femme jaune, la femme blanche,

L’homme noir, l’homme jaune, l’homme blanc.

 

Julos Beaucarne

Chandeleur 75

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Ô ma Loulou d’amour, voilà 39 ans que tu es partie si loin. Comment te rejoindre, comment te retrouver?

Et nous voilà au 2 février 2014 … il fait froid, plus froid que froid. Ta photo rayonne dans la grande salle de notre maison, le lieu de ton départ. Comment te rejoindre? Nos amis de partout sont revenus. Il fait gris. Je t’aime plus que jamais.

 

Julos

Chandeleur, 2 février 2014

 

Sagesse africaine

« N’insulte pas le crocodile avant d’avoir traversé la rivière ».

Ce principe de précaution m’est arrivé du fin fond des Afriques avec tant d’autres trouvailles et parlures des palabreurs africains.

« Ce n’est pas parce qu’il a traîné cent ans dans de l’eau qu’un morceau de bois peut devenir crocodile »

et aussi

« L’eau ne peut pas cacher qu’elle est nue ».

Nos écrivains patentés devraient se prosterner devant ces paroles qui sont sorties du puissant alambic textuel des Afriques, ces textures sont pour moi sacrées dans leur mélange d’humour, d’amour et de philosophie. Cette philosophie qui se frotte au quotidien des hommes et des femmes et qui met en scène les animaux mythiques de la forêt et du fleuve et que des perroquets chamarrés répercutent d’arbre en arbre.

Que soient remerciés ces sages qui, à force de pratiquer la parole, ont semé des graines dans nos cerveaux occidentaux.

« Quand le blanc bégaie, l’interprète a beaucoup de travail ».

 

J’aimerais vivre mille ans pour explorer la sagesse textuelle de tous les peuples du monde, la faire passer dans mon gueuloir et la projeter sur les scènes de la planète afin que ne meure pas  » l’Esprit « . Le grand  » Esprit « , celui qui mène la danse et qui triomphera de toutes les barbaries.

Il convient de remercier aussi les arbres à paroles qui inspirent les palabreurs assemblés les soirs de verve et de plaisir quand chacun lance à la volée sa répartie et que les rires fusent, tandis que coule des calebasses le vin de palme et que les oiseaux de la forêt se font silencieux pour se laisser bercer par la voix des astres.

 

Julos Beaucarne

 

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Un conte de fées

La Belgique tout entière vit un conte de fées, comme si ce dimanche 21 juillet 2013 était une belle promesse, l’air est doux, il fait soleil, la fête bat son plein devant le palais de l’ancien et du nouveau roi.

Tout le pays, tous les gens du pays pensent au nouveau roi et disent adieu à l’ancien et le remercient.

L’air est tendre… un petit vent frais traverse l’entièreté de notre pays, un petit vent qui fait vibrer les feuilles.

Dans une prairie près de chez moi, claque au vent un drapeau terriblement belge. On sent monter la joie partout. On festoie.

 

Julos, le 21 juillet 2013


 

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Christian de Duve

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Les âmes sont peut-être les conservatrices de tout ce que nous avons vécu dans notre vie ?

Chaque action est répertoriée peut-être… ?

Christian disait qu’il n’y avait rien après la mort et il le croyait dur comme fer.

Il a dicté à ses enfants ses demandes pour ce qui allait se passer lorsque son corps ne répondrait plus…

La photo a-t-elle été faite après ou avant sa mort ?

Où allons-nous après la mort ?

Son épouse était morte avant lui.

Voulait-elle préparer son arrivée en l’autre monde… ?

 

Julos

Chandeleur 75

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T’es partie su’ l’ coup d’une heure

En février, à la chandeleur

Et l’hiver a repris vigueur

Au fond d’ mon cœur

 

Je suis resté seul sur le pont

Avec mes deux p’tits moussaillons

Il paraît qu’on t’a vue passer

Dans les pays de l’autre côté

 

Ceux qui l’ont dit en ont menti

Car quand le soir est doux ici

Je sens ton sourire qui revient

Et la caresse de ta main

 

Je sens qu’ tu es tout contre moi

Que ta fraîcheur pénètre en moi

Que tu me dis dedans l’oreille

Des mots d’amour doux comme le miel

 

Pourtant des fois, quand j’y pense pas

Je m’ dis que j’ te reverrai pas

J’ t’entends alors rire aux éclats

De l’autre côté de la paroi

 

Il est des amis du Québec

Qui te parlent parfois le soir

En même temps t’es à Carpentras

À Methamis et à Java

 

La mort fait voyager son monde

Tu vas plus vite que le son

T’es partout sur la Terre ronde

T’es devenue une chanson

 

 

 Chanson pour Loulou

Chandeleur septante cinq


 

On se retrouve en 2013 ?

 

Il a tant plu qu’on ne sait plus dans quel pays il a le plus plu mais au surplus s’il eut moins plu, ça m’eut plus plu.

Paraphrasant mon ami Gilles Vigneault, je dirai que « mon pays n’est pas un pays , c’est la pluie » et en wallon ma langue d’enfance, je dirai « vla co qui rattaque à ploure » (voila qu’il recommence à pleuvoir) et j’ajouterai à la manière de Francis Carco « Il pleut, c’est merveilleux, je t’aime nous resterons à la maison, rien ne nous plaît plus que nous-mêmes en ce temps d’arrière-saison » (ce texte  je l’ai mis en musique dans le disque  « les poésies du monde » aux éditions Louise Hélène France.

Si je regarde dans le rétroviseur du temps, je vois des torrents de larmes en Syrie, au Kivu, je pense à la souffrance des femmes dans le monde, je pense aux patientes du docteur  Mukwege .

Comment faire pour remettre en chantier la grande espérance humaine? 

Je pense à Malala Yousafzai, jeune fille de 14 ans victime des talibans, je pense à ces millions d’agricultrices africaines avec leur bébé sur le dos qui travaillent à longueur de jour sous le soleil  pour payer l’école de leurs enfants, je pense à ces femmes constamment humiliées et violées .

En plus positif, je pense aussi à l’exploit de Félix Baumgartner parachutiste autrichien qui est devenu le premier homme à franchir le mur du son après un saut en chute libre d’une hauteur de 39 km . Il s’est laissé tombé de la nacelle de son ballon stratosphérique gonflé à l’hélium, à 39,045 km d’altitude, il filait à 1341,9 kilomètres /heure soit 1,24 fois la vitesse du son, excusez du trop, il était comme une fusée vivante et cela s’est passé le 14 octobre 2012. La preuve que l’homme est capable  de faire des actions positives et magnifiques.

J’ai reçu à la maison de la radio de Paris entre-temps le prix Charles Cros pour toute mon œuvre ….. quel beau cadeau, quelle belle reconnaissance !

J’ai l’espérance de vous revoir toutes et tous en l’an terriblement 13 et pourquoi pas à Paris au 20ème théâtre les 25 et 26 février?

 

Julos Beaucarne le 31 décembre 2012 

 

 

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